Les produits halal sont plébiscités par les grandes surfaces. Mais les musulmans pratiquants préfèrent acheter leur viande chez un spécialiste.
Cinq prières quotidiennes et des journées sans manger ni boire jusqu’à « l’iftar », la rupture du jeûne : le ramadan rythme la vie de plusieurs millions de musulmans pratiquants jusqu’à la mi-juin. Avec une contrainte alimentaire : consommer des produits halal (lire la question), le soir venu. Comme pour les juifs et le casher.
“ Si ça n’avait pas été un marché porteur, nous aurions arrêté depuis longtemps ! ”
Depuis plusieurs années, le halal s’implante de plus en plus dans les moyennes et grandes surfaces. L’un des premiers magasins à en disposer a été U express, dans le quartier des Couronneries, où la population musulmane est importante. Mais contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le responsable, Daniel Morillon, n’en fait pas tout un plat : « On a un rayon avec une centaine de références. On en vend mais ce n’est pas un marché en progression énorme. On a une gamme comme pour le bio. Le halal est un petit plus mais ce n’est pas énorme sauf au moment du ramadan. Vous savez ici, il y a une population mixte : il faut du premier prix, du halal et du bio. »
L’exemple du bio n’est pas pris au hasard. Les grandes surfaces se comportent exactement de la même manière pour le halal qu’ils ont pu le faire avec les produits en agriculture biologique : les rayons s’agrandissent en fonction de la demande. Si Géant Casino et Leclerc ont refusé de répondre à nos questions, Auchan Poitiers sud a joué le jeu. « C’est vrai. Pour le halal, nous sommes sur le même principe que pour le bio. Les clients sont de plus en plus demandeurs donc nous étoffons pour couvrir le plus possible de besoins », explique Saïda El Jebbah, responsable commerce, qui veille sur le rayon appelé « saveurs du Maghreb ». D’origine marocaine, musulmane pratiquante (elle fait ramadan), elle est aussi la première cliente. « Ça me permet d’apporter mon regard, de donner un avis sur les produits consommés. »
À l’origine, les produits halal étaient disséminés dans tous les rayons. « Il y a deux ans, à la demande de la clientèle, nous avons décidé de tout regrouper dans ce rayon. » Plus d’une centaine de références sont disponibles. Impossible de connaître la part de marché du halal, noyé dans le rayon « saveurs du monde. » Mais Saïda El Jebbah l’affirme sans détour : « Si ça n’avait pas été un marché porteur, nous aurions arrêté depuis longtemps ! »
Comme pour le bio, le marché de niche du halal ne le restera pas longtemps. Au grand dam des petits commerçants qui se méfient de la mainmise des grandes surfaces sur ce secteur, de l’industrialisation rampante.
« Est-ce qu’ils font la même qualité ? Est-ce qu’ils respectent vraiment le halal avec des couteaux qui touchent le porc, s’interroge le patron de la Boucherie orientale halal dans la galerie des Couronneries, Noureddine Boughanmi. Moi, je choisis moi-même des viandes de qualité, races limousine et parthenaise, une fois par mois. Et je ne prends pas beaucoup de marge pour permettre à tout le monde de manger du halal de qualité. »
Et il n’a pas besoin de convaincre beaucoup ses clients du bien-fondé de sa démarche.
Les produits halal sont plébiscités par les grandes surfaces. Mais les musulmans pratiquants préfèrent acheter leur viande chez un spécialiste.
Cinq prières quotidiennes et des journées sans manger ni boire jusqu’à « l’iftar », la rupture du jeûne : le ramadan rythme la vie de plusieurs millions de musulmans pratiquants jusqu’à la mi-juin. Avec une contrainte alimentaire : consommer des produits halal (lire la question), le soir venu. Comme pour les juifs et le casher.
“ Si ça n’avait pas été un marché porteur, nous aurions arrêté depuis longtemps ! ”
Depuis plusieurs années, le halal s’implante de plus en plus dans les moyennes et grandes surfaces. L’un des premiers magasins à en disposer a été U express, dans le quartier des Couronneries, où la population musulmane est importante. Mais contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le responsable, Daniel Morillon, n’en fait pas tout un plat : « On a un rayon avec une centaine de références. On en vend mais ce n’est pas un marché en progression énorme. On a une gamme comme pour le bio. Le halal est un petit plus mais ce n’est pas énorme sauf au moment du ramadan. Vous savez ici, il y a une population mixte : il faut du premier prix, du halal et du bio. »
L’exemple du bio n’est pas pris au hasard. Les grandes surfaces se comportent exactement de la même manière pour le halal qu’ils ont pu le faire avec les produits en agriculture biologique : les rayons s’agrandissent en fonction de la demande. Si Géant Casino et Leclerc ont refusé de répondre à nos questions, Auchan Poitiers sud a joué le jeu. « C’est vrai. Pour le halal, nous sommes sur le même principe que pour le bio. Les clients sont de plus en plus demandeurs donc nous étoffons pour couvrir le plus possible de besoins », explique Saïda El Jebbah, responsable commerce, qui veille sur le rayon appelé « saveurs du Maghreb ». D’origine marocaine, musulmane pratiquante (elle fait ramadan), elle est aussi la première cliente. « Ça me permet d’apporter mon regard, de donner un avis sur les produits consommés. »
À l’origine, les produits halal étaient disséminés dans tous les rayons. « Il y a deux ans, à la demande de la clientèle, nous avons décidé de tout regrouper dans ce rayon. » Plus d’une centaine de références sont disponibles. Impossible de connaître la part de marché du halal, noyé dans le rayon « saveurs du monde. » Mais Saïda El Jebbah l’affirme sans détour : « Si ça n’avait pas été un marché porteur, nous aurions arrêté depuis longtemps ! »
Comme pour le bio, le marché de niche du halal ne le restera pas longtemps. Au grand dam des petits commerçants qui se méfient de la mainmise des grandes surfaces sur ce secteur, de l’industrialisation rampante.
« Est-ce qu’ils font la même qualité ? Est-ce qu’ils respectent vraiment le halal avec des couteaux qui touchent le porc, s’interroge le patron de la Boucherie orientale halal dans la galerie des Couronneries, Noureddine Boughanmi. Moi, je choisis moi-même des viandes de qualité, races limousine et parthenaise, une fois par mois. Et je ne prends pas beaucoup de marge pour permettre à tout le monde de manger du halal de qualité. »
Et il n’a pas besoin de convaincre beaucoup ses clients du bien-fondé de sa démarche.
